mercredi 4 juillet 2007

Le salut de la France dans les urnes?

Nous venons de vivre une longue campagne électorale au cours de ces derniers mois, un peu trop longue, d'ailleurs, à mon goût. Les dernières semaines des législatives, une fois passées les présidentielles, avaient comme un goût de réchauffé. A vouloir faire coïncider deux échéances électorales majeures, il fallait aller au bout de la logique et ne prévoir qu'une seule consultations avec deux tours, bien sûr. Les Français auraient déposé dans l'urne le même jour le bulletin du candidat à la présidentielle et celui du candidat à la députation. Nous aurions fait l'économie dans tous les sens du terme d'une deuxième campagne et d'une agitation politico-médiatique sans grand intérêt. Le nouveau président aurait pu s'atteler à la tâche dès sa prise de fonction. Le mois qui sépare les deux rendez-vous électoraux est un temps d'immobilisme politique faute de pouvoir réunir l'assemblée nationale, immobilisme qui dans le cas présent faisait suite à l'immobilisme de la fin de règne du président sortant. Mais ce n'est pas du fonctionnement de nos institutions que je veux vous entretenir aujourd'hui mais plutôt de remarques qui découlent de l'observation de la campagne comme du résultat des élections.


Les incohérences des Français


Ce qui m'a frappé, mais ce n'est pas nouveau, c'est avant tout l'incohérence des Français, à commencer par le premier d'entre eux, Nicolas Sarkozy. Dans son désir de "ratisser" aussi large que possible, le candidat dans un élan lyrique à fait sienne la France de Saint Louis, celle de Jeanne d'Arc comme celle de Jules Ferry et de Jaurès. Cet amalgame est proprement ahurissant. Ou il relève du discours électoraliste le plus démagogique, ou il traduit une pauvreté de la pensée, à moins que ce ne soit les deux à la fois! Les premiers appartiennent à la France catholique tandis que les seconds en furent les adversaires les plus acharnés. Une chose est sûre, nous baignons dans le relativisme le plus total.
Incohérence encore lorsque le chef de l'Etat s'exhibe dans ses joggings télévisuels revêtu d'un maillot de sport arborant le sigle NYPD (New-York Police Department). Pour celui qui s'est présenté comme le chantre de l'identité française cela manque singulièrement de cohérence, sans parler du caractère incongru à voir le premier des Français porter un vêtement aux armes d'une police étrangère, quelle que soit l'estime qu'on puisse porter sur la police new-yorkaise.
Incohérence toujours lorsqu'on note que dès le premier tour des présidentielles 75% des suffrages exprimés se sont portés sur trois candidats (Sarkozy, Royal, Bayrou) tous pro-européens à quelques nuances près, alors que le même corps électoral a rejeté à 55% la constitution européenne.
Tout ceci montre que nous manquons singulièrement de logique dans nos choix. A chacun d'en tirer des conclusions personnelles.

Tout ceci montre aussi que l'instabilité du corps électoral n'est pas de nature à faciliter le redressement de la France. C'est pouquoi je ne crois pas à un sursaut national par la voie des urnes. La posture très bleu-blanc-rouge du candidat Sarkozy aura pu laisser penser qu'enfin la France allait se trouver un véritable chef d'Etat. Dussé-je contrarier certains enthousiasmes, je n'attends rien du nouveau président dont les premières mesures relèvent de la politique spectacle, de la démagogie sans que rien ne soit vraiment entrepris pour une grande restauration de l'âme de la France.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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