lundi 16 juillet 2007

Iekaterinbourg 17 juillet 1918


A la veille de la date anniversaire du massacre de la famille impériale russe dans la villa Ipatiev à Ekaterinburg, la chaîne russe PLANETA a diffusé un très beau et très émouvant film retraçant la vie du dernier tsar et de sa famille.

La fin tragique des Romanov est bouleversante et on ne peut qu'être frappé par la similitude du destin de Nicolas II et de celui du roi Louis XVI dans leur marche tragique vers le Golgotha. Une bourgeoisie qui conteste l'autocratie tsariste et qui poussera le tsar à l'abdication, à l'image de nos beaux esprits de 1789 baignant dans les eaux sirupeuses et utopistes des Lumières voltairienne et rousseauiste qui se retrouveront vite dépassés sur leur gauche par les plus enragés. Les libéraux russes déchantent très vite. D'abord confisquée par Kerenski, dont le courant de pensée était minoritaire, la révolution russe est très vite prise dans un engrenage de plus en plus radical et de plus en plus meurtrier à tel point que Kerenski, le socio-révolutionnaire qui abandonnera très vite le pouvoir pour la plus grande joie de l'illuminé Vladimir Ilitch, dit Lénine, apparaît aujourd'hui comme un modéré, on pourrait presque dire un humaniste.

On ne dîne pas avec le diable, même avec une longue cuillère! Pour ne l'avoir pas compris, les libéraux de tout poil dans les deux révolutions se sont très vite retrouvés, apprentis sorciers en herbe, dans la position de l'arroseur arrosé. Madame Rolland pourra monter à l'échafaud en s'écriant:"Liberté, liberté que de crimes l'on commet en ton nom!", il sera déjà bien trop tard. La machine folle exterminatrice s'est mise en marche. Robespierre, Saint-Just, visionnaires exaltés, ont ouvert la voie à tous les apprentis révolutionnaires, ce qui suivra dans l'histoire de l'humanité ne sera qu'une différence de degré et non de nature. Ils tracent la route à Lénine, Trotsky, Mao Tsé Tung, Fidel Castro, Pol Pot et tous ceux qui feront du communisme un gigantesque holocauste au nom de la liberté des peuples! Tous ces régimes sans exception se caractériseront par des milliers, des millions de victimes, le plus souvent sauvagement assassinés.

De même, toutes les révolutions manifesteront une même haine violente de la religion, du christianisme s'entend. Détruire le catholicisme ou l'orthodoxie devient un objectif prioritaire. La révolution est avant toutes choses une révolution contre Dieu.


La commune de Paris et ses sans-culottes trouve son pendant dans une forme plus achevée, si l'on peut dire, avec les soviets (ou conseils) mis en place par Lénine. Louis XVI devient le prisonnier de la commune de Paris tandis que Nicolas II est celui du soviet régional de l'Oural. L'histoire de la captivité de la famille royale se répète d'une manière tragiquement identique dans la captivité de l'empereur russe et des siens. Même populace avinée qui côtoie les souverains prenant un trivial plaisir à humilier leurs prisonniers: les filles du tsar, les Grandes Duchesses Olga, Tatiana, Maria et Anastasia en butte à des moqueries grivoises ou obscènes, la famille dans les deux drames n'étant pas épargnée en rien. Les Romanov comme les Bourbons partagent les affres de l'isolement, du dénuement, de l'humiliation, de la peur. On viole l'intimité d'une famille avec une joie sadique. En filigrane dans les deux calvaires se lit la Passion de Notre-Seigneur, trahi, humilié puis crucifié. En réponse, le Roi comme le Tsar ne se départiront jamais de leur courtoisie, de leur douceur vis à vis de leurs bourreaux. Ils afficherons le même calme courageux jusqu'à l'ultime instant.


Dans les deux tragédies les enfants ne sont pas épargnés. Fils ou filles de souverains ils ne peuvent qu'être éliminés. Ils n'ont pas droit à la vie. Les droits de l'homme ont des limites tout de même! Les deux révolutions, dans leur folie meurtrière, feront preuve du même acharnement à faire disparaître toute trace des souverains et de leur famille. Ah, si l'on pouvait lobotomiser les cerveaux pour effacer tout souvenir dans la mémoire des peuples. Il faut dissoudre les cadavres. Tabula rasa! Rien du passé ne doit subsister.

Le superbe film russe est pas un film ni un documentaire historique. Il est une magnifique prière qui monte au Ciel. L'âme de la Sainte Russie y est charnellement perceptible. Il est une commémoraison et une union mystique du peuple russe au martyre du souverain et de sa famille.

Quand la France sera capable de produire un film identique sur le martyre de son Roi, peut-être, alors, serons-nous un peu plus confiants sur la restauration de l'âme de la France. Hélas nous en sommes loin! Quand une promotion de l'ENA se donne le nom de Robespierre, quand cette même école prenait dans les années 50 la planification soviétique comme modèle d'administration, quand nous nous distinguons des autres pays occidentaux par l'existence d'un parti communiste sans que cela émeuve qui que ce soit, quand aux dernières présidentielles six candidats se réclamaient de l'extrême-gauche, quand les médias ont les yeux de Chimène pour des groupuscules révolutionnaires, pour une Laguiller ou un Besancenot dont le programme politique va puiser ses lignes de forces dans l'idéologie des révolutionnaires soviétiques de 1917, nous sommes en droit de penser que la France vit toujours dans une logique révolutionnaire et nous sommes bel et bien dans une logique révolutionnaire depuis 1789 et ce malgré quelques courtes parenthèses (Loius XVIII, Charles X).
Il suffit, d'ailleurs, pour s'en convaincre, d'ouvrir un manuel scolaire d'histoire.
Prions pour l'âme des souverains martyrs des seux nations et de leur pauvre famille.
Prions pour toutes les victimes de l'idéologie révolutionnaire qui tue toujours.
Prions pour la conversion de la France afin qu'elle redevienne une terre chrétienne.

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