Nous avons en France, grâce à la générosité de nos gouvernants républicains, un ministère de l'éducation nationale pour prendre en charge la formation de nos chers enfants et ainsi soulager de la lourde charge qui pèse sur nos frêles épaules de parents. Merci donc à la République si attentive à l'épanouissement culturel de notre jeunesse!
Les origines de notre système d'éducation
Mais hélas, nous sommes à des années-lumière de cette vision généreuse et altruiste. Notre éducation nationale qui a fait depuis la seconde moitié du XXème siècle l'objet de tant de réformes et que naguère le ministre de tutelle de l'époque qualifiait de mammouth nous montre le visage de son incapacité et de sa perversité. Idéologiquement très marquée à gauche, incapable de penser le bien des enfants qu'elle a la charge de former, elle est devenue une gigantesque machine à produire des analphabètes et des esprits conditionnés voire anesthésiés. Si le pape saint Pie X qualifiait le modernisme d'égout collecteur de toutes les hérésies, nous pouvons tout autant attribuer à l'enseignement public ce même qualificatif tant il est le déversoir de toutes les utopies soixante-huitardes et idéologies marxisantes. J'ajouterai qu'il est aussi la source de bien des maux dont souffre notre pays aujourd'hui.
Il est donc bien évident qu'envoyer nos enfants dans les écoles, collèges et lycées publics est devenu pure folie si on tient à leur donner une véritable formation, mens sana in corpore sano, selon l'adage latin.
Le premier devoir qu'un père et une mère doivent retenir est que l'éducation de leurs enfants leur appartient et non à l'Etat. C'est un devoir, c'est même Le Devoir de tout père, de toute mère. En s'attribuant le rôle d'éducateur, l'Etat se pose en usurpateur et nous dépossède de ce droit connaturel à notre état de père et de mère. Tout au plus la société peut, selon le principe de subsidiarité, prendre en charge la formation de nos enfants quand il y a défaillance grave des parents ou plus simplement parce que nous ne sommes pas qualifiés pour leur donner une formation complète dans toutes les disciplines. Il n'en demeure pas moins que le choix de l'établissement et du programme doivent être librement déterminés et non imposés par l'Etat.
Expulsion des Chartreux le 29 avril 1903. Ordre contemplatif par excellence, les chartreux furent chassés lors de la vague anti-catholique de la même année qui vit plus de 400 congrégations religieuses, enseignantes ou non, interdites par l'Etat.
Son républicanisme n'a d'égal que sa haine du catholicisme. Il fit voter les lois qui permirent de dissoudre 300 congrégations religieuses et de légaliser le travail le dimanche et les jours de fêtes catholiques. Il est présenté dans les manuels scolaires comme un humaniste, père de l'enseignement dispensé à tous, alors qu'il n' a eu de cesse que d'éradiquer le catholicisme par tous les moyens, notamment en instituant un enseignement laïc obligatoire.
Je vous renvoie sur les persécutions subies par l'Eglise de France sous la IIIème république visant à lui interdire la possibilité d'enseigner. La loi du 7 juillet 1904 qui interdit l'enseignement à tous les religieux et fait fermer 2 500 écoles catholiques est précédée de mesures contraignantes et coercitives. Dès 1902, 3 000 écoles sont fermées et en 1903 400 congrégations religieuses sont interdites. La loi de 1904 n'est que l'aboutissement d'un acharnement anti-catholique forcené entrepris dès 1789 et repris avec force sous la IIIème république. Je vous invite à lire l'excellent ouvrage de Jean Sevillia, édité chez Perrin dans la collection Tempus et qui s'intitule "Quand les catholiques étaient hors la loi" (prix 2006 : 9 €).
Pur produit de l'enseignement d'aujourd'hui et de sa pensée
L'enseignement catholique aujourd'hui
En 1959, la loi Debré (notons en passant qu'il s'agit d'un gouvernement de "droite") permet aux établissements privés de bénéficier d'un financement public à condition de se conformer aux programmes fixés par le ministère de l'Education nationale et de recruter des enseignants formés selon les critères du même ministère. La grande majorité des écoles catholiques va s'engouffrer dans ce dispositif sans en mesurer les conséquences pourtant prévisibles.
Monseigneur Cattenoz, archevêque d'Avignon, un des rares membres de l'épiscopat français à s'être prononcé pour un retour à une identité catholique nette dans l'enseignement libre
Aujourd'hui la quasi totalité des écoles dites catholiques se sont laïcisées, au sens où elles affichent une neutralité confessionnelle d'autant plus nécessaire qu'elles accueillent des élèves quelle que soit leur religion d'appartenance, pratiquée ou non. La majorité provient de familles catholiques qui ne pratiquent pas. L'aspect confessionnel est d'autant plus occulté que le discours officiel de l'enseignement catholique se fonde sur la tolérance religieuse pour accueillir les non-catholiques. Voici une retombée bien française de l'esprit Vatican II. On peut désormais se demander ce qu'il reste de catholique dans ces écoles. Je réponds : rien!
Les programmes sont ceux de la grande soeur publique avec tout ce que cela comporte de désinformation, de falsification de l'histoire d'appauvrissement de la pensée et de nivellement par le bas. Seules demeurent une certaine discipline (et encore) et une qualité d'enseignement grâce à certains maîtres ou professeurs de haute conscience professionnelle.
Les vraies écoles catholiques
Que reste t-il alors si l'on tient à tout prix à donner une formation solide et parfaitement catholique? Quelques écoles existent mais elles sont peu nombreuses ce qui limite les places disponibles et oblige le plus souvent les parents à placer leurs enfants en internat compte tenu de l'éloignement. Second inconvénient et non des moindres, le coût. Ces écoles se sont placées en dehors du système imposé par l'Education nationale. Elles ne bénéficient donc d'aucune subvention et doivent répercuter sur le prix de la pension tout leur coût de fonctionnement. En contrepartie, la pédagogie et le contenu répondent donc parfaitement aux exigences de la morale catholique. La qualité est telle que ces établissements connaissent un fort pourcentage de réussite au baccalauréat et les jeunes gens ou jeunes filles qui en sont issus disposent d'une solide formation qui leur permet d'aborder l'enseignement supérieur avec confiance.
Point n'est besoin de longs commentaires pour savoir que nous sommes ici dans une école catholique, la soutane en est le signe visible et réconfortant.
Inutile de dire que la plupart de ces écoles appartiennent à des congrégations traditionalistes. La fraternité sacerdotale saint Pie X en gère directement de nombreuses. Il existe aussi des écoles relevant des dominicaines enseignantes. D'autres encore sont tenues par des laïcs au sens strict, c'est à dire des personnes catholiques non religieuses. Ces écoles font appel pour la vie spirituelle et la formation religieuse à des prêtres traditionalistes.
D'autres solutions existent, notamment la prise en charge des enfants par un groupe de parents qui assurent eux-mêmes les cours. Cette formule peut convenir pour l'enseignement primaire mais devient difficilement applicable dans le secondaire en particulier pour le second cycle à partir de la seconde en raison de la complexité et de la spécialisation des programmes. Nous ne sommes pas tous qualifiés à enseigner les mathématiques, la philosophie ou les sciences physiques. D'autre part, ce mode d'enseignement en vase clos ne permet pas de socialiser les enfants qui restent coupés des autres.
Beaucoup de parents, compte tenu de ces contraintes géographiques et financières inscrivent donc leurs enfants dans les écoles catholiques sous contrat, ce qui est loin d'être satisfaisant comme nous venons de le voir.
C'est pouquoi, je propose ici un échange d'idées entre parents afin que chacun puisse faire partager ses expériences, donner des indications utiles pour l'information de tous. La solidarité entre catholiques ne doit pas être un vain mot surtout quand l'avenir de nos enfants est en jeu.
Enfin, confions nos prières à Marie, mère de toutes les mères, notre mère à tous, qui saura mieux que quiconque nous guider dans notre vie de parents.
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