Les psychothérapeutes en vogue sur les radios nationales répondent souvent aux auditeurs qui les consultent sur leur mal-être, que les difficultés qu'ils éprouvent dans leur vie sociale et affective proviennent de leur souffrance personnelle et qu'ils ne pourront s'épanouir qu'en apprenant à être bien avec eux-mêmes. Combien de femmes et d'hommes vont suivre des thérapies coûteuses pour s'entendre dire cela! On peut s'en étonner tant il semble parfois que la psychologie moderne a tout simplement réinventé l'eau chaude.
En effet, très tôt j'ai su en apprenant au catéchisme l'acte de charité qu'il me fallait "aimer mon prochain comme moi-même pour l'amour de Vous". L'enseignement de l'Eglise, toujours frappé au coin du bon sens (comment pourrait-il en être autrement d'ailleurs?), sait parfaitement qu'il est impossible de donner au prochain ce que l'on n'a pas en soi. L'amour du prochain, la charité au sens le plus élevé, ne peuvent s'épanouir que dans une âme en paix avec elle-même. C'est, n'en doutons pas, parfois très difficile, humainement parlant et je pense en particulier aux parents et à la famille de la petite Jeanne-Marie Kegelin, enlevée, violée et assassinée en juin 2004 avec une barbarie insupportable. Pour les avoir entendus dans un reportage sur la chaîne télévisée catholique, KTO, je sais qu'ils apprennent le prix du pardon pour l'amour de Dieu. Ils ne peuvent y parvenir que grâce à la prière de l'Eglise qui s'unit visibiliter et invisibiliter à leur propre prière.
Sigmund Freud demeure encore quoi qu'on en dise un fondateur de la psychologie moderne.
Le psychologue apparaît dans une certaine mesure comme le confesseur ou plus exactement le directeur de conscience dans notre société déchristianisée. Là s'arrête la comparaison car si le confesseur nous dit "va et ne pèche plus" le psychothérapeute répond le plus souvent "va continue à pécher puisque cela te fait du bien".
Combien de divorces sont la conséquence de psychothérapies conduites par de véritables Ponce Pilate de la conscience? Ils vous jurent par tous les grands dieux qu'ils sont neutres et que le patient est libre de ses actes. Bien sûr, le thérapeute n'est pas directement responsable d'un divorce au sens où il conseillerait à un patient de divorcer mais la technique qui s'appuie sur déculpabilisation et négation de toute valeur morale incite au divorce quand le patient s'aperçoit que son mal-être est lié, objectivement ou subjectivement, à sa vie conjugale.
La dimension idéologique de la psychologie moderne est flagrante quand des auditeurs consultent à l'antenne sur des questions d'avortement, de vie en couple homosexuel, de relation extra conjugale. J'ai déjà eu l'occasion de l'évoquer dans l'article "la tradi et la psy".
Divan de Freud
Cette dimension idéologique conduit au relativisme puisqu' à aucun moment le psychothérapeute ne peut dire : "Ce que vous faites est condamnable car vous faites souffrir autour de vous". Une telle réponse est un jugement, or le psy ne juge jamais, ce qui le conduit à tourner autour du pot.
Je ne nie pas une certaine utilité de la psychologie à condition de ne pas perdre de vue qu'elle n'est pas et ne peut être une science exacte. Elle peut aider les personnes en mal-être à y voir plus clair à condition de ne pas tomber dans tous les travers de l'idéologie moderne. Elle peut éviter de commettre des erreurs graves vis à vis d'autrui par méconnaissance des mécanismes de la psychologie de l'être. Il est bien évident que le bonnet d'âne dont on affublait les mauvais élèves jadis constituait une énormité pédagogique et ne pouvait aider l'enfant à progresser. Il conduisait le plus souvent au résultat inverse. Mais au nom de la psychologie moderne on a banni le classement scolaire alors qu'il était un indicateur précieux permettant de situer l'enfant par rapport à ses camarades.
Ceci montre que la vraie psychologie reste à inventer, une psychologie qui respecte les valeurs morales et qui fortifie l'être humain dans ces valeurs morales. N'est-il pas plus riche, n'y a t-il pas de meilleur exemple à voir un couple se sortir d'une crise grave tout en renforçant son unité ? L'épreuve, construit l'homme jour après jour à condition de la surmonter.
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