samedi 10 novembre 2007

11 novembre 1918 - 11 novembre 2007


Wir haben die Liebe erkannt, die Gott zu uns hat, und ihr geglaubt’’ (vgl. 4, 16).

Nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous.


Après quatre années d'une guerre fratricide le 11 novembre 1918 à 11 heures du matin le clairon sonnait la cessation des combats. Entre le caporal Peugeot, premier soldat français tué au combat, et la dernière victime, près d'un million et demi de Français étaient tombés au champ d'honneur pour la défense de leur patrie.

N'oublions pas non plus les victimes des autres nations. Anglais, Américains, Allemands, Autrichiens, Italiens, Serbes et bien d'autres qui laissèrent sur les champs de bataille européens plus de 10 millions des leurs pour une cause qui leur échappait le plus souvent.

Jamais de mémoire d'homme une guerre n'avait été aussi meurtrière! Oui, vraiment elle avait été d'une telle violence, d'un tel acharnement destructeur pour que tout esprit sensé ne puisse imager un instant que l'on "remette çà" un jour. Aussi, les Poilus l'avaient-ils appelée "La Der des ders" alors que déjà se profilait une guerre plus terrible encore, plus effroyable qui engloutirait l'Europe toute entière dans un océan de feu et de mitraille.

Tranchée allemande


Mais cela ils ne le savaient pas encore, ces pauvres survivants des enfers de Verdun, d'Argonne, du Chemin des Dames, de la Marne et de toutes les batailles qui se déroulèrent sur ces terres qui sentaient si bon le terroir de France, ces terres de la Champagne, de la Woëvre, de l'Artois, du Barrois, de la Picardie, où le paysan semait jadis le seigle, le blé et la luzerne et où eux étaient venus récolter la souffrance, les larmes et le sang. Ils ne pouvaient supposer que cette guerre dont l'horreur ne pouvait qu'inciter les hommes à proscrire à jamais toute violence entre les états, que cette guerre dont ils pensaient qu'elle avait atteint les sommets de ce que l'homme pouvait produire de pire, n'était qu'un avant goût d'une tragédie plus effroyable encore qui aurait lieu vingt ans plus tard.

Tranchée française sur le Chemin des Dames


Aujourd'hui que les passions se sont apaisées, unissons dans notre prière toutes les victimes sans distinction de nationalité afin que leur sacrifice demeure à jamais vivant et soit une leçon pour tous afin que l'humanité sache que jamais une guerre n'a réglé un conflit entre nations, bien au contraire. Elles entretiennent des haines tenaces et des désirs de revanche exacerbés.

La guerre fraîche et joyeuse ça n'existe pas!

Puissions nous aussi nous rappeler que nos nations, chrétiennes dans leur âme profonde, n'auraient jamais dû arriver à tel degré de barbarie si elles ne s'étaient pas détournées de Dieu, les uns au profit d'un laïcisme belliqueux, les autres dans l'exaltation du kulturkampf.

Saint Pie X vit arriver la guerre avec une infinie douleur. Le 2 août 1914, jour de la mobilisation générale en France, le souverain pontife publia une exhortation appelant tous les catholiques à quelque camp qu'ils appartiennent à se tourner vers le Christ, Prince de la Paix. Ce fut son dernier acte pontifical. Son secrétaire d'Etat, l'admirable cardinal Merry del Val rapporta plus tard dans son ouvrage Pie X. Impressions et souvenirs :

"L'horreur de la guerre le tourmentait et l'obsédait jour et nuit. L'invasion de la Belgique et les nouvelles des premières batailles l'accablèrent de douleur."

Vivant dans son corps comme dans son âme déchirée" la plus poignante douleur pour le salut et la vie de tant d'individus et de peuples", selon ses propres termes, Pie X éprouva des malaises grandissants dès le 15 août. Le 20 août, peu après une heure du matin, il remit son âme entre les mains du Père dans un dernier acte d'Amour : "Gesu, Giuseppe e Maria, vi dono il cuore dell'anima mia". La guerre avait tout juste commencé trois semaines auparavant!

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