Bonne et sainte fête de Noël
Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous. Et nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Père à son Fils unique plein de gloire et de vérité.
Si vous aimez la France, si vous n'avez pas oublié qu'elle n'est pas née en 1789 mais qu'elle est l'oeuvre de huit siècle de monarchie avec ses hauts et ses bas, si vous n'êtes pas de ceux qui crachent sur notre histoire, si vous êtes catholique respectueux du magistère de l'Eglise au lieu de prôner le mariage des prêtres, l'ordination des femmes, ou si vous n'êtes pas catholique mais simplement épris des valeurs élevées qui fondent une civilisation et un peuple alors soyez les bienvenus.
Il y a presqu’un côté blasphématoire à associer la fête de Noël à l’idée d’une quelconque séduction sensuelle derrière laquelle se cache aussi tout un commerce hautement lucratif.
Puer natus est nobis
Qu’il me soit permis tout d’abord de m’unir par la prière à la famille d’Anne-Lorraine. Que nos humbles et petites prières soient autant de perles lumineuses afin de réconforter une famille dans l’affliction.
Anne-Lorraine avait 23 ans. Elle était fille de colonel, ancienne élève de l’école de la Légion d’honneur. Catholique pratiquante, elle se rendait en ce dimanche matin à la messe. Que sa route ait croisé celle de Deve-Oglou, son assassin, condamné en 1996 pour viol commis dans une rame de cette même ligne du RER, que cet individu ait été libéré sans que la justice, apparemment, ne s’inquiète d’une possible et même certaine récidive, cela n’a aucunement ému les politiques si prompts à condamner les agressions sauf lorsqu’elles sont commises sur des Français de souche. Alors une catho, fille d’officier de l’Armée de Terre, fut-elle sauvagement frappée de 34 coups de couteau, pensez donc, c’est sans intérêt pour nos médias.
Or, il se trouve que ce même jour deux jeunes adolescents issus de l'immigration trouvent la mort tragiquement dans une collision avec une voiture de police à Villiers-le-Bel. Indépendamment des émeutes violentes que cet accident suscita dans le quartier, la presse se répandit en articles larmoyants sur ces adolescents. Ivan Rioufol dans son billet du Figaro, daté du vendredi 30 novembre, souligne à juste titre que ces deux jeunes gens circulaient sur une moto non homologuée, donc non destinée à la circulation, à vitesse excessive et sans casque. Nous connaissons suffisamment le comportement de ces jeunes circulant à moto dans nos villes pour savoir qu'ils prennent souvent des risques considérables. La mort de deux jeunes adolescents est toujours tragique. Toutefois elle ne peut être en aucun cas mise sur le même plan que l'assassinat sordide d'Anne-Lorraine. Dans le premier cas, nous avons affaire à des jeunes dont le comportement est un comportement délictuel à risque et qu'on a laissés faire avec le plus grand laxisme jusqu'à ce que l'irréparable se produise. Et pourtant on nous parle sans cesse de ces associations ou de ces « grands frères » qui font, paraît-il, un travail remarquable dans les quartiers. En l'occurrence, si vraiment un travail de fond avait été entrepris, nous n'aurions probablement pas aujourd'hui à déplorer cette double mort accidentelle. Quand on ajoute à ces carences, l’attitude de la police, au demeurant compréhensible dans le climat délétère de la France actuelle, qui, la plupart du temps, ferme les yeux sur ce genre de délinquance routière peu sanctionnée. la moindre tentative d'interpellation risque à tout instant de se transformer en catastrophe imputable, cela va de soi, aux policiers qui prennent en chasse de pauvres petits jeunes irréprochables. Qu’on se rappelle les faits à l’origine de l’explosion des banlieues en novembre 2005.
Anne-Lorraine, quant à elle, ne demandait rien. Elle se rendait tranquillement à la messe dominicale en empruntant le RER. Seul point commun avec l'affaire de Villiers-le-Bel, elle a été victime du laxisme généralisé qui oublie de sanctionner les comportements délinquants ou remet en liberté des individus à haut risque de récidive. Il y a quelques mois de cela, un psychiatre de renommée déclarait sur Europe 1 qu'on ne pouvait jamais affirmer formellement qu'un malade sexuel était définitivement guéri.
Récemment, dans son émission « Faites entrer l'accusé », Christophe Hondelatte posait la question au procureur de la république de Troyes de savoir pourquoi les frères Jourdain dont le passé judiciaire était lourd avaient été libérés sans la moindre précaution. Or il se trouve que cette affaire des frères Jourdain me tient particulièrement à coeur. Pour ceux qui ne se souviendraient pas des faits, je rappelle que les deux frères prirent à bord de leur camionnette un soir de février 1997 quatre jeunes filles qui rentraient d'un bal de carnaval près de Boulogne-sur-Mer. Elles furent sauvagement violentées et assassinés. Les corps furent retrouvés dans un blockhaus sur le littoral, quelque part entre Boulogne-sur-Mer et le Touquet.
Ayant moi-même servi dans ma carrière de gendarmerie dans le Nord-Pas-de-Calais, je fus amené à diriger une enquête judiciaire dans le cadre d'un viol commis par Jean-Louis Jourdain. J'avais, à l'issue de l'enquête de crime flagrant procédé à une double qualification, la tentative d'assassinat ainsi que la tentative de viol. Les magistrats ignorèrent la tentative d'assassinat pour des questions d'opportunité complexes. Quand l’affaire arriva devant la cour d’assises de Saint-Omer, je fus cité en tant que directeur d’enquête par le ministère publique. Je fis ma déposition et la présidente de la cour attentive à mes déclarations et qui avait sous ses yeux mon procès-verbal de synthèse, nota bien que j'avais qualifié la tentative d'assassinat à partir d'éléments précis recueillis par les enquêteurs.
Jean-Louis Jourdain fut condamné à 10 ans de réclusion criminelle, le maximum pour le crime qu’il avait commis, à savoir un viol. L'avocat général qui était alors substitut du procureur de la république auprès du tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer était aux anges. Son réquisitoire avait porté. Jourdain avait écopé du maximum. Pour ma part, je ne partageais pas, de loin s'en faut, son enthousiasme. Jourdain avait déjà accompli deux années de détention préventive, ce qui signifiait qu'avec le jeu des remises de peine systématiques, il serait assez rapidement remis en liberté. Personnage extrêmement fruste, Jean-Louis Jourdain ne pouvait que récidiver. J'en avais la certitude. J’eus l'occasion de l'exprimer publiquement mais que pouvais-je bien faire d'autre ? Je me souviens, du soir du jugement, où rentrant à la maison, je dis, désabusé, à mon épouse que le plus terrible pour moi était de savoir que tôt ou tard il y aurait une nouvelle victime. Il m’était insupportable de penser que quelque part vivait une jeune femme dont la mort était en quelque sorte déjà programmée par la faute d’une société devenue incapable de protéger ses membres. Hélas, j'étais loin de la vérité ; ce ne fut pas une mais quatre victimes qu'il fallut déplorer.
C'est donc à l’occasion de l'évocation de ce quadruple meurtre que Christophe Hondelatte questionna l'ancien substitut devenu depuis procureur de la république à Troyes. Avec bon sens le journaliste lui demanda comment se faisait-il que la justice ait pu relâcher deux individus aussi dangereux. La réponse du procureur fut sidérante. Il déclara qu'à l'époque, comme si les faits remontaient au temps de Mathusalem, on ne pensait pas que des individus ayant purgé une longue peine de détention pouvaient récidiver. Réponse de circonstance,probablement, manière de dégager en touche afin de ne pas devoir s'expliquer sur les responsabilités de la justice et son fonctionnement calamiteux, plus sûrement. Mais je crois, cependant, que la justification donnée par ce magistrat correspond bien à son sentiment profond, révélateur du décalage entre une justice qui se fonde sur une idéologie bien teintée de rousseauisme béat et la réalité d’une criminalité sans cesse croissante, même si pour des raisons politiques et, là encore idéologiques, on jette un voile pudique sur les chiffres quand on ne triture pas les données statistiques pour leur faire dire le contraire de ce qu’elles signifient.
Très récemment encore, dans un corrigé officiel de devoir dont le sujet était précisément consacré à la violence des banlieues, je ne fus guère surpris de constater que dans le document remis aux élèves (candidats adultes à des concours administratifs internes) pas une seule fois le terme immigration n’y figurait. Sur les 10 pages du document, on évoque une multitude de causes, le chômage, le repli sur soi, la politique architecturale, la politique des transports, les effets nocifs de la télévision, les difficultés familiales et bien d’autres facteurs encore. Le rédacteur de ce beau document n’a pas eu le courage intellectuel d’évoquer ouvertement la question de l’immigration telle qu’elle est pratiquée en France. Les causes que je viens de citer ne sont pour la plupart d’entre elles que les causes secondes de l’immigration, d’une part et surtout de la crise morale profonde d’un peuple qui ne croit plus en lui-même.
Et si d’aventure, d’aucuns manifestent le moindre soupçon de fierté française, très vite nos « élites » les rappellent à l’ordre en les taxant de racistes et de xénophobes, ce qui les disqualifie ipso facto, excommunication des temps modernes.
L’esprit de 1940 que je fustigeais ici même dans un article antérieur est plus florissant que jamais, semant au passage son lot de victimes, de larmes et de souffrances.
Nous ne pouvons que prier pour que d'autres Peggy, Audrey, Isabelle, Amélie, Anne-Lorraine, Jeanne-Marie et bien d'autres victimes encore ne viennent alourdir ce martyrologe qui ne doit rien au hasard mais résulte de la faute de chacune ou chacun d'entre nous, à commencer par celui du choix de politique que nous formulons ou nous ne voulons pas formuler au moment de glisser le bulletin dans l' urne.
Sub tuum praesidium confugimus, Sancta Dei Genitrix. Nostras deprecationes ne despicias in necessitatibus sed a periculis cunctis libera nos semper, Virgo gloriosa et benedicta.
Sous votre protection nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu, Ne rejetez pas nos prières, nous qui sommes dans le besoin, mais libérez-nous toujours de tous les périls, Vierge glorieuse et bénie.
Les médias viscéralement anti-catholique se sont délectés de cet événement, trop heureux qu'ils étaient d’assister au déchirement interne de l’Eglise catholique.
Rome réussit ce remarquable tour de force qui consista à excommunier un évêque pleinement catholique qui tout au long de ses longues années de sacerdoce n’eut de cesse que de demeurer fidèle à sa devise « Tradidi et quod accepi », j’ai transmis ce que j’ai reçu.
Au cours de cette même décennie, Monseigneur Gaillot, dont les excès finirent par indisposer l’épiscopat français, c’est dire ! fut simplement relevé de sa charge épiscopale.
Deux poids, deux mesures qui traduisaient alors l’ambiguïté de la politique du Vatican. Depuis, l’avènement du pape Benoît XVI tend à redonner à la tradition sa véritable place au sein de l’Eglise, place qu’elle n’aurait jamais dû perdre si une fraction des pères conciliaires ne s’était pas livrée à un véritable détournement du concile dans un esprit révolutionnaire. Le vent des Etats Généraux de 1789 soufflait dans les travées de Saint Pierre de Rome !
L'Affaire Jeanne d'Arc où l'art d'écrire pour ne rien dire.
Nihil novi sub sole!
Les auteurs partent de faits surprenants dans la vie de Jeanne, certes. Comment une jeune paysanne provenant des marches de la Lorraine, parlant un français patoisant qui n'avait pas grand-chose de commun avec le français tel qu'il était parlé à la cour de Charles VII a su montrer d'emblée une excellente connaissance du français d'Ile de France? Dès son arrivée à Chinon, Jeanne fait preuve, malgré ses origines humbles, d'une extraordinaire aisance parmi les grands du royaume, les docteurs en théologie etc ? A son procès, elle témoignera d'une grande vivacité d'esprit qui prouve qu'elle est loin de l'image de la bergère inculte, bergère qu'elle ne fut d'ailleurs jamais comme elle le confirma devant ses juges à Rouen.
Jules Bastien-Lepage Jeanne d'Arc à Domrémy - 1879
Metropolitan Museum of Art, New York
A gauche le cardinal Eugène Tisserant. A droite Monseigneur Lefebvre délégué apostolique pour l'Afrique
Et ce n'est pas fini! Pour clore cette série d'élucubrations, viennent tomber comme un cheveu dans la soupe, à la fin du livre, les travaux d'un scientifique ukrainien, le docteur Sergueï Gorbenko qui aurait travaillé sur les ossements de la basilique de Notre-Dame de Cléry. On y trouve aujourd'hui, dans la crypte, les ossements de Louis XI et de son épouse Charlotte de Savoie. Ils ne sont pas les seuls à avoir été enterrés là. D'autres ossements ont été retrouvés, notamment ceux de Dunois, le compagnon d'armes de Jeanne d'Arc. Selon le docteur Gorbenko, parmi les restes, il aurait identifié le crâne de Jeanne d'Arc ce qui lui aurait permis d'établir la véritable histoire de la Pucelle d'Orléans. Gorbenko aurait écrit un ouvrage sur ce sujet. Problème, et non des moindres, ce livre est introuvable! Personne ne l'a jamais vu. C'est l'arlésienne version Kiev! Nous n'en saurons donc pas plus sur ce crâne ni sur la véritable histoire.
Notre Dame de Cléry
Tout ceci fait un joyeux maelström dans lequel on a peine à s'y retrouver. Non seulement on n'y apprend rien de neuf, mais en plus on finit par s'y perdre totalement. En tout cas rien de bien convaincant qui justifie la lecture de cet ouvrage.
Assurément, ce livre n'ira pas dans ma bibliothèque personnelle prendre sa place aux côtés des différents ouvrages historiques sérieux traitant de la vie de Jeanne d'Arc dont, notamment, ceux de Régine Pernoud.
Une fois de plus, nous constatons le malin plaisir d'historiens autoproclamés qui se croient autorisés à réécrire notre histoire sur la base de ragots, de divagations et de délires paranoïaques. Comme toujours, c'est toujours la foi catholique qui est visée.
A quand, puisqu'on se complait dans le révisionnisme un livre retraçant les amours secrètes de Robespierre et Charlotte Corday qui, excédée, assassina le pustuleux Marat, lequel la pressait de ses assiduités, alors qu'elle était follement éprise de l'Incorruptible? Elle ne fut pas guillotinée car Robespierre intervint et fit procéder à une substitution à la Conciergerie, pas plus que Robespierre ne fut lui-même guillotiné par la réaction thermidorienne. On avait également procédé à une savante substitution. D'ailleurs, souvenez-vous, quand le supposé Robespierre fut conduit à l'échafaud, il portait un pansement à la mâchoire, suite, à ce qu'on nous dit, au coup de feu du gendarme Merda (authentique, par contre! Et ça ne s'invente pas!). Vous n'y êtes pas, amis lecteurs crédules, le pansement était destiné à camoufler le visage de celui qu'on avait envoyé à la guillotine à la place du grand illuminé. En réalité Charlotte et Maximilien se retrouvèrent après la révolution. Ils se marièrent, eurent beaucoup d'enfants et vécurent heureux. D'ailleurs demandez au Vatican, la preuve du mariage existe dans les archives secrètes! A moins que le Cardinal Tisserant ne l'ait subtilisée, sait-on jamais!
Très vite le livre m'est apparu passionnant et empreint d'une immense liberté intellectuelle. Cela commence d'emblée par la couverture qui nous indique que la bible Hulot est écrite avec le concours du "comité de veille écologique". Bigre! Nous avions eu dans le temps les comités de salut public républicains aux heures joyeuses de la révolution rouge sang de 1789 et de la Terreur et voici qu'on nous sert un comité vert. Les comités de salut public, de sinistre réputation, n'étaient même pas qualifiés de veille. Le nôtre si. Cela promet!
Et comme comité de veille il y a, l'éditeur de Monsieur Hulot s'empresse de faire allégeance à la bien pensance verte. Avant même la page de dédicace, notre éditeur se fend d'une déclaration solennelle dont je vous donne la teneur. Je ne peux résister davantage au plaisir de vous la livrer telle qu'elle figure dans le livre du chantre du messianisme vert. Cela vaut son pesant de cacahuètes, vertes, cela va de soi!
Comme je ne tiens pas à être suspecté d'hérésie anti-écologisme et finir sur un bûcher purificateur, il m'a semblé urgent de faire moi-même une déclaration de soumission de crainte d'être accusé de collaborationnisme avec les immondes pollueurs que je tiens à dénoncer ici de la façon la plus formelle. C'est pourquoi je tiens à préciser que j'utilise exclusivement pour les besoins de mon blogue un ordinateur et une imprimante de marque Machpro, mais version A+B Pré Carré (marque déposée) – très important et je tiens à le préciser. La souris est nourrie aux grains de canna… euh, pardon, aux grains d'avoine que je cultive sur mon balcon, sans pesticide cela s'entend. Pour les cartouches de mon imprimante je me fournis chez Verpom qui n'utilise que de l'encre de seiche purifiée après filtrage selon la méthode Borhulot-Grenelle version 2007, laquelle méthode a reçu le prix des Deux Nicolas.
C'est pourquoi j'attire l'attention des lecteurs de ce site sur les éventuelles imperfections qu'ils pourraient observer dans ces pages, notamment les fautes de frappe ou les fautes de grammaire. Je les prie de m'accorder leur indulgence mais il était de mon devoir de mettre mon blogue en cohérence avec l'hystérie générale qui s'est emparée de ce pauvre pays.
Ouf je l'ai dit!
Introït de la messe de la Toussaint
Le 2 novembre n'étant pas jour férié, les vivants ont anticipé en venant fleurir les tombes des défunts à l'occasion de la Toussaint. En fait, la commémoraison des morts a lieu le lendemain, 2 novembre, célébration de première classe de couleur liturgique noire, signe du deuil dans la tradition catholique (et non le violet qui est signe de pénitence).
Dominique Larrey chirurgien militaire de l'armée napoléonienne
Ne nous étonnons donc pas que, dans une société où la douleur ne peut être soulagée, où la mort rôde à tout instant (pas une famille n'est épargnée par la mort d'un ou plusieurs enfants), les mœurs soient particulièrement endurcis. C'est une simple question de survie psychique, faute de quoi l'homme aurait sombré dans la folie. Mon propre père, né en 1918, est issu d'une fratrie de sept enfants dans laquelle seulement trois survécurent et cela se passe au début du XXème siècle. Passez-moi l'expression, mais il fallait être rudement blindé pour faire face à des conditions de vie aussi rudes et qui dépassent notre entendement.
Les défenses immunitaires
Dans toute organisation biologique des micro-organismes sont chargés d'assurer la défense du corps vivant face aux éléments susceptibles de mettre la vie en danger. Les globules blancs ont reçu cette fonction dans notre organisme. La société est à l'unisson de l'individu. Elle doit pour vivre produire ses propres leucocytes. Dans une société qui n'a pas d'état d'âme, cela ne pose aucun problème. On élimine ceux que l'on considère comme nuisibles, les criminels comme ceux qui mettent en danger l'unité morale et spirituelle de la société. C'est pourquoi les déviants en tous genres sont lourdement sanctionnés. Les chrétiens furent les premiers à subir les effets de cette intransigeance. Refusant d'adorer l'empereur divinisé, ils mettaient en danger l'unité romaine et furent condamnés comme tels. Calvin, lui-même, aura recours au bûcher quand cela sera nécessaire pour la défense de la Réforme.
De nos jours, avec le principe de tolérance généralisée (pas tout à fait quand même) les anticorps de notre société moderne ne jouent plus, mais nous ne recourrons pas davantage aux médicaments. Tout au plus nous utilisons des placebos qui ne font pas illusion bien longtemps. Or un organisme sans défense immunitaire meurt rapidement. Une des conséquences cliniques de la mort est la désintégration du corps. Il se putréfie car toutes les défenses sont elles aussi mortes. Notre société semble bien en voie de putréfaction tant nos défenses naturelles sont inopérantes.
Nos ancêtres l'avaient bien compris. C'est pourquoi, à l'inverse de ce que nous faisons, la société de jadis produisait ses anticorps sans état d'âme et avec la rudesse des mœurs de l'époque. Dans l'univers de chrétienté que constituait le monde médiéval, l'Inquisition fut instituée pour combattre les hérésies. Cette institution, contraire au message évangélique du Christ, heurte notre conscience de chrétiens d'aujourd'hui mais elle est une institution de son temps qui s'inscrit totalement dans la société médiévale des oratores, bellatores et laboratores. Son existence s'intègre dans la mentalité de l'époque au même titre que les ordres militaires, inconcevables de nos jours. Imagine-t-on un instant des religieux vivant aujourd'hui dans l'observance d'une règle monastique ou canoniale, liés par des vœux à leur ordre au même titre que des bénédictins ou des cisterciens, mais fourbissant dans le même temps leurs armes de combat, entretenant leur chars Leclerc et se préparant au combat en vue de la prochaine mission d'intervention sous mandat de l'ONU? Or, c'est pourtant ce que furent les Templiers, moines et soldats à part entière.
Les ordres militaires médiévaux dont les Templiers, moines et soldats à la fois
Parler de l'Inquisition au singulier est une impropriété car nous n'avons pas affaire à une juridiction unique. Certes, l'Inquisition est une institution du Siège Apostolique mais elle est représenté par des délégués du Pape et fonctionne sur un mode très décentralisé. Les évêques doivent leur apporter aide au plan local. Disposant d'une large autonomie, les inquisiteurs agiront avec plus ou moins de rigueur selon leur tempérament. La volonté du pape Grégoire IX en fondant en 1231 par la constitution Excommunicamus l'Inquisitio hereticae pravitatis était de soustraire les personnes accusées d'hérésie à la juridiction laïque plus portée à condamner qu'à sauver. Mais c'est aussi pour le souverain pontife une volonté politique, à savoir ne pas laisser le pouvoir laïc empiéter dans le domaine de l'Eglise.
Contrairement à l'image qui en a été faite, l'Inquisition ne passa pas son temps à alimenter les bûchers en envoyant sur leurs fagots les individus convaincus d'hérésie. On considère à 400, selon les études les plus sérieuses, le nombre de condamnés à mort pendant les dix premières années du fonctionnement de l'Inquisition espagnole, la plus sévère qui fut. Selon certaines estimations les peines par le feu prononcées par l'Inquisition s'élèveraient à 2 % des jugements rendus.
Les tribunaux inquisitoriaux auront recours le plus souvent à des pratiques pénitentielles telles que le pèlerinage, la prise de croix. Les juges plus soucieux du salut des âmes ne condamneront au bûcher que les cas avérés d'hérésie et les relaps. Est appelé relaps (du latin relapsus, retombé) celui qui après avoir renoncé à son hérésie retombe dans la faute. Il y une trahison de la parole qui montre que l'individu persiste dans l'erreur et donc ne peut s'amender. Pour le maintien de l'unité sociale il n'existe donc plus d'autre solution alors que d'éliminer celui qui met cette unité en danger.
Scène de l'Inquisition d'après u tableau du XIXème siècle. Confrontation entre le franciscain Bernard Délicieux et le tribunal.
Néanmoins, au fil du temps, les inquisiteurs, loin de Rome, furent soumis aux pressions du pouvoir politique; un exemple parlant est celui du procès des Templiers en France, voulu par Philippe le Bel. On observera ailleurs en Europe les mêmes dérives aux XIVème et XVème siècles. Toutefois, on reste bien loin du prétendu bain de sang et des 100 000 victimes attribuées à Torquemada. La vérité exige aussi que l'on rectifie le portrait fait de cet homme qui ne fut pas, tant s'en faut, une brute sanguinaire. Ses jugements furent empreints de modération et ses décisions font appel autant au pardon qu'à la répression quand celle-ci était nécessaire pour les raisons que nous avons évoquées plus haut. Les esprits impartiaux reconnaissent à l'Inquisition une justice supérieure à toutes les autres. En fait, elle préfigure dans une certaine mesure la justice moderne par ses règles procédurales, là où, à l'époque, la justice laïque se montrait pour le moins brutale et expéditive. La notion de pardon et de pénitence lui était totalement étrangère.
Ce qui est choquant, ce n'est pas tant l'Inquisition en elle-même car, je le répète, elle s'inscrit dans un contexte qui n'est pas le nôtre mais bien plutôt la mauvaise foi des contempteurs haineux de l'Eglise qui dénoncent la juridiction d'une certaine époque mais regardent avec complaisance le Révolution de 1789 et la Terreur qui fit beaucoup plus de victimes, la plupart totalement innocentes et qui font les yeux doux aux systèmes de pensée qui entraînèrent la mort de millions de victimes. On n'a guère entendu dénoncer en ce 90ème anniversaire de la révolution d'octobre 1917 les conséquences tragiques de l'idéologie marxiste pour le peuple russe, sans parler de victimes du communisme en Asie et en Afrique. Or la conscience humaine a évolué depuis le Moyen Age, ce qui excuse d'autant moins. On nous bassine sans cesse avec les Lumières. Elles n'ont pas empêché la sanglante et effroyable Terreur pas plus que la chape de plomb qui tomba sur l'Union soviétique.
Louis XVI devait être condamné à mort, ainsi en avaient décidé les révolutionnaires. Certains considéraient même son procès inutile car sa condition même de roi le rendait ipso facto coupable sans la moindre circonstance atténuante tandis qu'un procès laissait supposer qu'il pouvait être innocent des "crimes" qu'on lui imputait. On mesure le "grand progrès" que fut la révolution pour la pensée humaine.
Notre époque moderne n'a pas su davantage prévenir ces deux cancers que furent le nazisme et le communisme, tout imbus des Lumières que nous étions supposées être, lesquelles "Lumières" devaient éclairer l'humanité. Quelle arrogance! Quelle présomption!
C'est pourquoi je regarde l'Inquisition comme un temps douloureux dans l'histoire tourmentée de l'humanité car elle met en cause l'Eglise dont la mission, reçue de Notre Seigneur Jésus Christ, est d'annoncer le règne de Dieu. L'Inquisition fait donc partie des tribulations de l'humanité mais ne comptez pas sur moi pour faire repentance. Les repentances à sens unique non seulement n'apportent rien mais elles peuvent, au contraire, conforter les adversaires de l'Eglise dans la certitude de leur idéologie mortifère. Le catholique d'aujourd'hui ne se reconnaît en rien à travers l'Inquisition médiévale. On ne peut en dire autant des républicains et laïcistes convaincus dont le silence assourdissant face aux parodies de procès, aux exécutions sommaires, à l'oppression organisée méthodiquement laisse clairement entendre qu'ils se reconnaissent plus ou moins dans ces systèmes idéologiques qui gardent encore de nombreux partisans.
La beauté dépouillée de l'abbaye de Sénanque au fond de son vallon verdoyant.
Le Sire de Joinville (1224 - 1317). Chroniqueur, il est l'auteur de l'histoire de saint Louis
Etrangement, il ne viendrait à personne l'idée de considérer que la civilisation romaine fut une civilisation obscurantiste. Pourtant, la société romaine ne brillait par le raffinement de ses mœurs. Les jeux du cirque étaient barbares, le paterfamilias avait droit de vie ou de mort sur ses enfants, l'esclavage généralisé avilissait la personne humaine. Les mœurs étaient rudes. Complots, assassinats jalonnent l'histoire de l'Urbs.
Je n'ai pas davantage entendu les grandes âmes condamner cette page si "glorieuse" de notre histoire que fut la révolution de 1789. Et pourtant elle en fit des victimes, d'autant moins pardonnable dans sa propre logique, que cette révolution s'inspirait des Lumières pour promouvoir la liberté et avec elle une ère nouvelle!
La révolution ne fut pas obscurantiste. A Lavoisier qui demandait au tribunal révolutionnaire un délai pour pouvoir terminer ses travaux de recherches, le président du tribunal répondit que la révolution n'avait que faire des scientifiques.
Nous réserverons pour plus tard une étude sur l'Inquisition car les études à son sujet sont très controversées. Il est toujours difficile de faire la part des choses dans la plus grande objectivité.
Si l'humanité se réveille un jour, ce qu'à Dieu ne plaise, je ne doute pas un instant que l'on puisse qualifier notre civilisation d'obscurantiste. La dégradation des mœurs, l'avortement légalisé en sont les marques les plus visibles. Le dogme unique qui sévit empêche tout débat sérieux. Le créationnisme fait sourire mais sait-on que la théorie de l'évolutionnisme ne s'appuie sur aucune preuve formelle et que loin d'apporter une réponse à l'origine de la vie, elle pose plus de problèmes qu'elle n'apporte de solutions.
Réchauffement de la planète en raison de l'activité de l'homme? Où peut-on lire ou entendre dans la communication institutionnelle que rien ne prouve que si réchauffement il y a, il soit la conséquence de notre activité polluante?
Claude Allègre qui n'est pourtant pas de ma chapelle, fait dans son livre intitulé "Ma planète" dont on a peu parle, et pour cause, une mise au point très édifiante sur l'écologiquement correct tel qu'on le pratique actuellement.
Aujourd'hui plus que jamais nous sommes tombés dans l'hystérie de la lutte contre le réchauffement. Une chose est certaine, ce combat n'est pas perdu pour tout le monde car il sera une source de profits considérables pour le monde des affaires et pour tous les profiteurs et opportunistes. Le citoyen lambda risque par contre d'y laisser beaucoup de plumes.