dimanche 23 décembre 2007

In Nativitate Domini


Nous voici maintenant au seuil de la fête de la Nativité. Et Verbum caro factum est. Et le Verbe s’est fait chair. La fête de Noël si douce au cœur des Chrétiens est devenue en France une abominable célébration païenne. Un journaliste animateur dont la vulgarité n’a d’égal que son inculture clamait sur une radio ce matin même : « C’est Noël, éclatez-vous ! »

Un magazine féminin à large audience titrait : "Noël sexy" dans sa livraison de décembre 2006. Dans ce même numéro le journal consacrait un article intitulé : les photos érotiques excitent-elles les femmes ? (on a testé…) précise le magazine. Vaste sujet d’une très haute portée culturelle, particulièrement adapté dans l’esprit comme dans sa tonalité au message que la naissance du Christ nous signifie.


Il y a presqu’un côté blasphématoire à associer la fête de Noël à l’idée d’une quelconque séduction sensuelle derrière laquelle se cache aussi tout un commerce hautement lucratif.


Etre sexy ! Voilà à quoi se réduit la fête de la Nativité pour une certaine presse féminine. Elle montre à quel point cette presse est à l’image des vanités superficielles, aux antipodes du message apporté par le Sauveur.

Nous mesurons à quel point la société française est devenue profondément athée, attirée par la seule jouissance des plaisirs sensuels.

Ces derniers jours, me déplaçant dans Marseille, je constatais à quel point les gens étaient impatients, agressifs au volant de leur voiture. L’approche de Noël rend les individus fébriles, non pas de la fébrilité de l’attente de la venue du Messie qui vient irradier les familles comme il a réjoui les hommes de bonne volonté dans la campagne de Bethléem il un a peu plus de 2000 ans, mais fébriles dans la course effrénée aux cadeaux futiles qui seront rangés dès le lendemain de Noël, voués à l’oubli comme pour la plupart des objets convoités par caprice et dont on se lasse aussitôt qu’on est entré en leur possession. Mais qu'importe, désormais, on régale à tour de bras! Il faut offrir, offrir n'importe quoi mais offrir, alors on court en ville, on fait la queue dans les magasins, on tourne en rond pendant une demi-heure dans les parkings en attendant qu'une place veuille bien se libérer. Alors on piaffe d'impatience, on se fatigue, on s'énerve. Nous ne nous mettons plus dans la disposition d'âme nécessaire pour accueillir dans la paix et la sérénité le Christ nouveau-né dans la nuit de Noël.


Les galeries commerciales étalent leurs marchandises de pacotille, clinquantes autant qu’inutiles, les devantures regorgent de mets couteux, de pâtés, de volailles dont les prix sont devenus de plus en plus exorbitants. Qu’importe ! On court, on court pour acheter des cadeaux futiles, on court pour faire de Noël une nuit de ripailles en oubliant le véritable sens de cette nuit ineffable qui nous a donné le Dieu incarné pour notre salut.


Jadis, pour la messe de minuit, les familles à la campagne quittaient le foyer familial pour parcourir à pied les 4 ou 5 kilomètres qui les séparaient de l'église du bourg, non sans avoir pris la précaution de placer, auparavant, dans l'âtre une grosse bûche destinée à se consumer lentement, afin de maintenir le feu dans la cheminée pour le retour, tard après la messe de minuit. De ce temps là, il nous en resté la traditionnelle bûche de Noël. Autre temps, autres mœurs, où l’on n’hésitait pas à battre la campagne dans la sainte nuit de Noël en bravant le froid, la pluie ou la neige pour aller célébrer la naissance du divin Rédempteur et venir se recueillir au pied de la crèche en action de grâce après la messe. Alors, une fois rentrées au bercail, les familles se restauraient d’une soupe, d’un boudin pour reprendre des forces et se réchauffer après cette longue nuit. Mais j’imagine sans peine la joie simple qui pouvait régner dans les cœurs !

Noël est avant tout une fête qui se célèbre au plus profond de son âme, à genoux, avec une âme d’enfant émerveillée, au pied de la crèche, comme le fit saint François d’Assise. Alors oui, seulement là, un surplus peut nous être donné avec quelque nourriture qui sort de l’ordinaire pour mieux fêter dans l’intimité de la famille la beauté de la Nativité et son message à l’humanité toute entière que l’évangile de la messe de minuit nous rappelle : Gloria in altissimis Deo, et in terra pax hominibus bonae voluntatis !

Puer natus est nobis

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