Il ya 215 ans, jour pour jour, le 21 janvier 1793, le roi Louis XVI gravissait les marches de l’échafaud, acte ultime du chemin de croix douloureux que le souverain avait vécu depuis 1789 et plus encore à partir de 1792 quand il fut transféré et emprisonné dans la tour du Temple avec sa famille au soir du 13 août. L’insurrection populaire du 10 août qui obligea le roi à venir se placer sous la protection ( ! ) de l’assemblée législative avait fait naître un nouveau pouvoir de type révolutionnaire préfigurant les soviets de 1917 : la Commune. Formée de commissaires élus dans les sections parisiennes, elle mesurait son succès au lendemain de la victoire qui était la sienne après la prise des Tuileries le 10 août 1792 et n’entendait pas en perdre le bénéfice en laissant la famille royale sous la protection des députés. Elle eut gain de cause et se fit remettre le roi et les siens qui furent incarcérés dans le sinistre donjon du Temple. C’est dans ce cadre que Louis XVI devait vivre les derniers mois de sa courte vie. Il était âgé de 38 ans.
Les révolutionnaires ayant décidé la mort du roi, le procès ne fut qu’une parodie de jugement destinée à donner un vernis de légalité à ce qui n’était en réalité qu’un assassinat pur et simple.
Le roi était pleinement conscient du sort qui l’attendait. Dans son bouleversant testament écrit au Temple le 25 décembre 1792, un mois à peine avant son exécution, Louis XVI écrivait ceci :
« Au nom de la très Sainte Trinité du Père du fils et du St Esprit aujourd'hui vingt cinquième jour de Décembre, mil sept cent quatre vingt douze Moi Louis XVIe du nom Roy de France étant depuis plus de quatre mois enfermé avec ma famille dans la Tour du Temple à Paris par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, mesme depuis le onze du courant avec ma famille de plus impliqué dans un Procès, dont il est impossible de prévoir l'issue à cause des passions des hommes et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune Loy existante, n'ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m'adresser, je déclare ici en sa présence mes dernières volontés et mes sentiments. »
Si le roi n’évoque pas sa mort prochaine, il la laisse sous-entendre en évoquant le procès dont il ne peut prévoir l’issue à cause des « passions des hommes ». Il s’agit là d’un effet de style voulu par le roi, peu porté par nature et par éducation à extérioriser ses sentiments. Il y a là une retenue qui force l’admiration.
Mais la rédaction même du testament, son contenu, montrent à l’évidence que le roi se prépare à une mort imminente.
Tout d’abord le roi confesse sa foi catholique et son union à la sainte Mère l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine. Cette confession est pour le souverain d’une extrême importance car elle est destinée à racheter l’erreur qu’il avait commise en avalisant la constitution civile du clergé.
« Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas la juger d'après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus Christ, qui s'est offert en sacrifice à Dieu son Père, pour nous autres hommes quelqu'indignes que nous en fussions, et moi le premier.
Je meurs dans l'union de notre sainte Mère l'Eglise Catholique Apostolique et Romaine qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de St Pierre auquel J.C. les avait confiés. Je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et les commandements de Dieu et de l'Eglise, les Sacrements et les Mystères tels que l'Eglise Catholique les enseigne et les a toujours enseignés je n'ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d'expliquer les dogmes qui déchire l'Eglise de J.C. mais je m'en suis rapporté et rapporterai toujours si Dieu m'accorde vie, aux décisions que les supérieurs Ecclésiastiques unis à la Sainte Eglise Catholique donnent et donnèrent conformément à la discipline de l'Eglise suivie depuis J.C. Je plains de tout mon coeur nos frères qui peuvent estre dans l'erreur, mais je ne prétends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en J.C. suivant ce que la charité Chrétienne nous l'enseigne. »
Je meurs dans l’union. Le présent utilisé traduit bien les sentiments profonds qui sont ceux du souverain en cette journée de Noël. A la lire, on pourrait même supposer que cette lettre a été écrite le jour même de son exécution. Or au 25 décembre le procès n’est pas achevé. Ce n’est qu’à partir du 15 janvier que la convention nationale va débattre de la culpabilité du roi et de la peine à appliquer. Le 19 janvier 1793, l’assemblée régicide rend le décret suivant :
ART. I. La convention nationale déclare Louis Capet, dernier roi des Français, coupable de conspiration contre la liberté de la nation, et d’attentat contre la sûreté générale de l’Etat.
II. La convention nationale déclare que Louis Capet subira la peine de mort.
Suivent deux autres articles qui fixent notamment les modalités d’exécution du décret.
Le grotesque des chefs d’accusation énumérés à l’article premier mériteraient un éclat de rire si derrière ces énormités ne se jouait pas une horrible et abominable tragédie humaine dont la France ne s’est toujours pas relevée.
Le jour où la France rendra enfin l’hommage solennel et public que la nation entière doit à son roi martyr, alors pourrons-nous enfin considérer Louis XVI pleinement réhabilité et innocenté et notre nation réconciliée avec son passé.
Les derniers moments de la vie du roi furent rapportés par l’abbé Henry Essex Edgeworth de Firmont, fils d’un pasteur dont la famille, d’origine anglaise, s’était installée en Irlande deux siècles plus tôt. Notable, appartenant à la classe dirigeante anglaise, laquelle affichait le plus grand mépris vis-à-vis des catholiques irlandais, le pasteur Robert Edgeworth, obéissant à un long cheminement spirituel se convertit au catholicisme en 1749. Il fallait un grand courage et une foi profonde car en abjurant la religion protestante Robert Edgeworth savait pertinemment qu’il serait rejeté par ses pairs et que ses enfants ne pourraient jamais accéder à quelque haute charge que ce soit. Nul doute que le jeune Henry Edgeworth dut se forger un tempérament empreint de courage et de vertus en ayant sous ses yeux l'exemple édifiant de son père.
Mis au ban de la société, le pasteur prit la décision d’émigrer en France pour vivre pleinement sa foi catholique. La famille s’installa à Toulouse où le jeune Henry put poursuivre ses études chez les pères jésuites. Plus tard il monta à Paris pour y suivre les cours de théologie de la Sorbonne. C’est donc très naturellement qu’Henry Edgeworth sentit l’appel au sacerdoce. Il entra au séminaire des Missions étrangères de la rue du Bac et fut ordonné prêtre au diocèse de Paris. L’abbé Edgeworth de Firmont commença donc son ministère à Paris même. Attaché aux Missions étrangères, c’est par l’intermédiaire du supérieur de cet institut religieux que le prêtre fut introduit auprès de la famille royale.
L'abbé Henry Essex Edgeworth de Firmont 1745 -1807
Portrait Musée Carnavalet Paris
En effet, quand vinrent les temps douloureux de la persécution révolutionnaire, la question de la constitution civile du clergé posa un grave problème de conscience chez de nombreux catholiques, clercs aussi bien que laïcs. L’abbé Edgeworth dans une lettre adressée à son ami monseigneur Moylan, évêque de Cork en Angleterre, écrit ceci :
« Aux Missions étrangères tout est calme. Le serment ne concerne aucun de nous, puisque nous ne sommes pas considérés comme occupant une fonction publique ; mais je crois que la maison va subir le sort des autres établissements religieux et sera fermée dans quelques semaines ».
De fait, l’abbé ne prêta pas serment. Or il se trouvait que Mme Elisabeth, sœur du roi, catholique fervente, entendant ne jamais avoir recours à un prêtre assermenté, écrivit une lettre au supérieur des Missions étrangères afin qu’il lui trouvât un directeur de conscience et un confesseur non assermenté. Le choix du supérieur se porta sur l’abbé Edgeworth. C’est ainsi, alors que rien ne l’y prédisposait auparavant, que le prêtre entra au service de Mme Elisabeth et qu’il put approcher l’ensemble de la famille royale, prenant ainsi de graves dangers malgré les conseils de ses amis qui lui suggéraient la plus grande prudence voire de cesser toute visite auprès de la famille royale. Il ne prit conscience des périls auxquels il s’exposait que bien plus tard :
« Le fait est, écrivait-il, que je n’appréhendais jamais le danger qui était pourtant certain, ne me rendant pas un compte exact de son acuité ; tandis qu’aucun des membres du clergé n’osait s’aventurer à paraître à la Cour, j’y venais au grand jour, une fois ou deux par semaine, sans même ôter ma robe. En vérité, lorsque je reporte ma pensée sur ces moments affreux, je suis émerveillé d’avoir été si hardi, mais la Providence, je suppose, m’aveuglait à dessein ; et d’ailleurs, si ma présence occasionnait quelque trouble parmi les gardes, je n’en reçus jamais aucune insulte. »
Madame Elisabeth, soeur du roi Louis XVI. Elle fut guillotinée le 10 mai 1794.
Au soir du 20 janvier 1793, alors que l’exécution du roi a été fixée pour le lendemain matin, un inconnu porteur d’un message de la Commune vient chercher en voiture l’abbé Edgeworth aux Misions étrangères pour le conduire auprès du Conseil exécutif provisoire.
A ce propos l’abbé écrit ceci :
«Je trouvais tous les ministres assemblés. La consternation était peinte sur tous les visages. Le ministre de la justice adressa le premier la parole : « Etes-vous, me dit-il, le citoyen Edgeworth de Firmont ? » Je répondis que je l'étais, en effet. « Louis Capet, continua le ministre, nous ayant exprimé le désir de vous avoir près de lui à ses derniers moments, nous vous avons envoyé chercher pour savoir si vous consentiriez à lui rendre le service qu'il requiert de vous ».
Ayant répondu favorablement à la demande du ministre, le prêtre est aussitôt invité à se rendre au Temple.
« Notre parcours, jusqu'au Temple, s'effectua dans un silence lugubre. Deux ou trois fois, cependant, le ministre tenta de le rompre. Il leva les vitres de la voiture et s'exclama, « Grands dieux, de quelle affreuse mission suis-je chargé ! Quel homme, ajouta-t-il, en parlant du roi ; Quelle résignation ! Quel courage ! Non ! La seule nature humaine ne peut donner une telle force de caractère, il y a quelque chose en dehors d'elle ! »
Plus loin l'abbé de Firmont décrit son arrivée à la prison du Temple et l'atmosphère sinistre qui règne en ces lieux. Parlant des sentinelles, il dit d’eux que c'étaient de vrais sans-culottes, presque tous ivres et dont les vociférations, répercutée par les voûtes du Temple, étaient vraiment affreuses à entendre.
On imagine douloureusement à la lecture de cette description, l'atmosphère dans laquelle vécut la famille royale pendant toute sa détention à la prison du Temple !
L'abbé Edgeworth relate ensuite le moment de sa rencontre avec le souverain.
« Jusqu'alors j'avais pu contenir les émotions diverses qui m'avaient assailli, mais à la vue d'un prince, si grand, peu de temps auparavant, et maintenant aussi infortuné, je ne fus plus maître de moi-même et je tombai à ses pieds sans pouvoir proférer une parole. Ceci le toucha plus que le décret qu'il venait d'entendre. Il ne répondit à mes larmes que par les siennes, mais bientôt, reprenant toute sa fermeté : «Pardonnez-moi, dit le Roi, pardonnez-moi, Monsieur, un moment de faiblesse si l'on peut dire. Depuis longtemps j'ai vécu au milieu de mes ennemis et l'habitude m’a en quelque sorte familiarisé avec eux ; mais lorsque je me trouve en présence d'un sujet fidèle, c'est pour moi un tel contraste, qu'en dépit de mes plus grands efforts, je me laisse aller à mon émotion ».
Avec bien des difficultés l’abbé Edgeworth put obtenir l’autorisation des commissaires du Temple pour célébrer la messe que Le Roi entendit au petit matin. « Il s'agenouilla à même le sol sans coussin ni prie-Dieu. Il reçut la communion, après quoi je le laissais seul à ses prières. Puis il m’envoya chercher de nouveau et je le trouvai assis près de son poêle ; il pouvait à peine se réchauffer.»
« Mon Dieu, dit-il, combien je suis heureux de posséder des principes religieux ! Sans eux, que serais-je à cette heure ! Mais avec eux, combien douce me paraît la mort. Oui, là-haut règne un Juge incorruptible duquel je recevrai la justice qui m'est refusée sur terre ».
Puis l’abbé Edgeworth relate le départ du Temple sur le coup des huit heures du matin. Quand arrive Santerre, chef de la garde nationale, le roi s’agenouille aux pieds du prêtre en lui disant : « C’est fini, Monsieur, donnez-moi votre dernière bénédiction et priez qu’il plaise à Dieu de m’aider jusqu’à la fin ».
Le calme et la sérénité qui se dégagent du roi sont impressionnants.
L’ecclésiastique est autorisé à accompagner Louis XVI jusqu’au lieu du supplice. Il monte aux côtés du roi dans la voiture dans laquelle se trouvent aussi deux gendarmes en armes. Le sinistre cortège met près de deux heures pour gagner la ci-devant place Louis XV, rebaptisée place de la révolution et aujourd’hui place de la Concorde. Une escorte composée de gens les plus haineux, selon l’abbé Edgeworth, encadre la voiture. Dans les rues ce ne sont que Parisiens armés de piques et de mousquets. Nul doute que la « majorité silencieuse » comme on l’appellerait aujourd’hui est restée chez elle.
Mais lisons le témoignage bouleversant que nous a laissé le confesseur du roi sur les derniers instants du souverain lorsque le cortège arrive au pied de l’échafaud.
« La voiture avança ainsi dans le silence jusqu'à la place Louis XV et stoppa au milieu d'un grand espace qui avait été aménagé autour de l'échafaud. Cet espace était entouré de canons et, au-delà, une multitude d'hommes armés s'étendait à perte de vue. Aussitôt que le roi s'aperçut que la voiture s'était arrêtée, il se tourna vers moi et murmura : « nous sommes arrivés, si je ne me trompe ». Mon silence répondit que nous l'étions.
« L'un des gardes vint ouvrir la porte de la voiture, et les gendarmes voulaient descendre, mais le roi les arrêta, en posant sa main sur mon genou : « Messieurs, dit-il sur un ton solennel, je vous recommande cet excellent homme. Je vous conjure de le préserver de toute insulte après ma mort ». Les deux hommes ne répondirent pas un mot. Le roi allait continuer sur un ton plus élevé, mais l'un d’eux l'arrêta en disant : Bien, bien, nous aurons soin de lui. Ne vous troublez pas. Et je dois ajouter que ces mots furent prononcés sur un ton qui aurait dû me bouleverser, s'il m'avait été possible de penser à moi-même.
« Aussitôt que le roi eut quitté la voiture, trois gardes l'entourèrent, qui voulaient lui retirer ses vêtements, mais il les repoussa avec hauteur. Il se dévêtit lui-même, défit sa cravate de lingerie, ouvrit sa chemise et l'arrangea lui-même. Les gardes, que la contenance déterminée du roi avait pour un moment déconcertés, semblèrent recouvrer leur audace. Ils l'entourèrent de nouveau et voulurent lui saisir les mains pour les lier.
« Qu'essayez-vous de faire ? dit le roi en les retirant vivement. « Vous attachez », répondirent les misérables. « M'attacher ? dit le roi d'un air indigné. Non, je ne le consentirai jamais à cela. Faites ce qu'on vous a ordonné, mais vous ne me toucherez jamais ». Les gardes insistèrent. Ils élevèrent la voix et parurent vouloir en appeler d'autres pour les aider.
« Peut-être fut-ce là le moment le plus terrible de cette affreuse matinée. Un instant encore, et le meilleur des rois aurait subi de la part de ses sujets rebelles des indignités trop horribles à décrire - indignités plus insupportables que la mort. Tel était le sentiment qu’exprimait sa contenance. Se tournant vers moi il me regarda fixement, comme pour me demander mon avis. Hélas ! Il m'était impossible d'en donner aucun et je répondis par le silence. Mais comme il continuait à me fixer d'un regard interrogateur, je répondis : « Sire, dans cette nouvelle injure, je ne vois qu'un nouveau trait de ressemblance entre Votre Majesté et Le Sauveur dont vous allez recevoir la récompense ». À ces mots, il leva les yeux au ciel avec une expression que je serais incapable de décrire. « Vous avez raison, dit-il, son exemple seul me permettra de subir une telle humiliation ». Puis se tournant vers les gardes « Faites ce que vous voulez. Je boirai la coupe jusqu'à la lie ».
« L'escalier montant à l'échafaud était extrêmement raide et difficile. Le roi fut obligé de s'appuyer à mon bras et, à la lenteur qu'il mit à le gravir, je pus craindre un instant que son courage ne lui fasse défaut. Mais quelle ne fut pas ma stupeur lorsque, arrivé à la dernière marche, je le sentis tout à coup quitter mon bras et traverser d'un pas ferme toute la largeur de l'échafaud, imposer silence par son seul regard à quinze ou vingt tambours qui lui faisaient face et, d'une voix si forte qu'on dut l'entendre du Pont Tournant, je l'entendis prononcer distinctement ces paroles mémorables : «Je meurs innocent de tous les crimes que l'on m'impute. Je pardonne à ceux qui ont occasionné ma mort et je prie Dieu du fond de mon cœur de leur pardonner comme moi et de ne pas venger sur la nation française le sang que l'on va répandre ».
« Il allait continuer lorsqu'un homme à cheval, en uniforme national, tira son épée et, faisant signe aux Tambours, leur ordonna avec un cri féroce de battre. On entendit alors plusieurs voix encourageant les exécuteurs. Ils semblèrent alors se ranimer et, saisissant avec violence le plus vertueux des rois, ils le traînèrent sous l'axe de la guillotine qui, d'un seul coup, sépara la tête de son corps. Tout ceci ne dura qu'un instant. Le plus jeune des gardes, qui semblait avoir à peine dix-huit ans, saisit la tête immédiatement et la montra au peuple qui se pressait autour de l'échafaud. Il accompagna cette monstrueuse cérémonie des gestes les plus atroces et les plus indécents.
« Il y eut tout d'abord un affreux silence. Puis on entendit quelques cris de « vive la république » petit à petit, les voix se multiplièrent et, en moins de dix minutes, ce cri, mille fois répété, devint la voie universelle de la foule en délire, et tous les chapeaux volèrent ».
Ici s’arrête brusquement le récit de l’abbé Edgeworth de Firmont. On notera qu'à aucun moment le prêtre ne fait allusion à cette supplique qu'on lui prête au moment où le roi fut décapité: "Fils de Saint Louis, montez au Ciel !" Prononça-t-il ces mots ? On ne peut l'affirmer formellement.
Louis XVI Roi de France et de Navarre 1754 -1793
Dans une lettre adressée à son frère, l'abbé Edgeworth expliqua plus tard comment il put quitter les lieux, lui, prêtre catholique ayant accompagné le roi, alors qu’autour de lui se tenaient plusieurs rangées d’hommes en armes et que, derrière, toute une populace exaltée par la vue du sang répandu semblait plus que menaçante. Fort heureusement pour lui, le prêtre n’avait pas été autorisé à revêtir les vêtements sacerdotaux ce qui lui permit, après avoir franchi les premiers rangs des « spectateurs », de se fondre anonymement dans la foule.
En cette journée du 21 janvier, souvenons-nous de notre roi, prions pour le repos de son âme, de celle de la reine, de celles de la famille royale et de toutes les victimes innocentes de la révolution.
Prions aussi pour la France meurtrie tant l'esprit révolutionnaire et l'esprit de haine contre Dieu sont présents deux siècles après la tragédie du 21 janvier 1793.
Miserere nobis Domine.