mercredi 20 février 2008

Quelle élégance!

C'est en termes choisis que l'on s'exprime désormais à Marseille.

Nous savions déjà que les campagnes d’affichage, d’une manière générale, ne brillaient pas par leur bon goût et leur raffinement. L’Homme Nouveau dans un de ses derniers numéros évoquait sur ce sujet les slogans débilito-tutoyant du genre « Sois malin pour ta planète, éteins ! »

A Marseille, nous venons de faire plus fort encore dans un genre plutôt…scatologique !

Jugez-en par vous-même. La municipalité de Marseille inonde la ville depuis quelques jours de panneaux publicitaires portant le slogan que je vous laisse le soin de lire sur la photo ci-dessous. On le trouve partout, sur les grandes avenues, dans les petites rues, sur les places, sur les abris-bus, en grand modèle, en petit modèle, il y en a pour tous les goûts.

Sans commentaire


On ne peut plus parcourir 500 mètres sans rencontrer cette affiche à tel point que vous subissez un matraquage publicitaire ad nauseam.

Merci aux grands stratèges de l’urbanisme marseillais et de la voierie de nous imposer une publicité dont le ton et la teneur en disent long sur la pauvreté mentale de bon nombre de nos élus. Ce n’est plus de l’infantilisme, ce n’est pas de la débilité, c’est du crétinisme aigu au sens défini par le dictionnaire Quillet : « Etat pathologique du crétin », sachant que le crétinisme se traduit par une dégénérescence mentale et un comportement bestial. Après le crétin des Alpes, voici désormais celui du Vieux-Port.

Outre que je ne suis pas persuadé de l’efficacité d’une telle publicité - c’est la énième que je vois à Marseille sans que la ville soit devenue plus propre pour autant - je m’interroge sérieusement sur l’état mental de la municipalité, son maire en tête, qui prend ses administrés pour des arriérés.

Je serais très curieux, ceci dit en passant, de connaître l’agence publicitaire qui a pondu ce chef d’œuvre de la pensée française. Quand je pense qu’elle s’est probablement offerte un pont d’or avec l’argent du contribuable pour produire ce qu’un gamin de dix ans n’aurait même pas songé à faire!

Merci Monsieur Gaudin du soin que vous apportez à la gestion des deniers que nous vous confions. Je saurais m’en souvenir dans quelques semaines quand viendra le moment de déposer le bulletin dans l’urne.

En attendant je mesure la décadence de notre pays. C’est cela, surtout, que je lis sur vos affiches scatologiques.

Nous sommes loin de François Adhémar de Monteil, comte de Grignan, lieutenant général de Provence, plus connu pour avoir été le mari de Françoise de Sévigné, fille de la célèbre épistolière. Nous sommes loin du raffinement culturel dont la France de jadis pouvait, à juste titre s’enorgueillir. Nul doute qu’il serait abasourdi par ce que l’on peut afficher sur la voie publique aujourd’hui dans les terres dont il avait la charge.

Désormais nous nageons dans la fange verbale.

Ô Bonne Mère, venez vite à nous, Vous qui veillez sur notre vieille ville, ils sont devenus fous à lier !